le top 10 des phrases qu’on ne veut plus entendre

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Quand on aborde le sujet des douleurs vulvaires, on peut se retrouver face à plusieurs types de personnes :

  • La bienveillante qui écoute et donne de vrais bons conseils (notre préférée)

  • Celle qui apprend que ça existe et qui hoche la tête

  • Joe les bons tuyaux qui pense avoir tout vécu et se permet de tout critiquer.

Pour commencer ce blog sur une note légère, on a répertorié quelques punchlines à répondre à Joe et ses ami·e·s.

Le but ? Prendre (enfin) le pouvoir et les remettre face à leur ignorance !

“Ça finira par passer !”

Un train à la gare, ça finira par passer. Mais je bosse pas à la SNCF moi !

On commence fort, n’est-ce pas ? Cette phrase, c’est une phrase qu’on entend souvent - chez un·e praticien·ne, mais aussi chez nos ami·es, partenaires, etc. Sauf que non, ça ne finit pas par passer. Enfin si, mais la magie ou la patience n’ont rien à voir avec ça ! 

Souvent, ces mots sont dits comme pour te pousser à relativiser, mais saches que tu n’as pas à le faire. Si tu sens que quelque chose ne va pas, n’est pas normal, tu as probablement raison.

Prendre conscience que tes douleurs sont réelles est le premier pas. Ensuite, trouve des personnes qui t’apportent une écoute et un accompagnement adapté à la problématique que tu rencontres. Ces personnes existent ;)

 

“Tout le monde a déjà eu mal, ne vous plaignez pas !”

Tout le monde s’est aussi cogné l’orteil dans son canapé. Pourtant, on pleure tous quand ça arrive.

En exposant tes douleurs, tu ne te plains pas, tu t’exprimes et c’est très différent !

Ces douleurs sont réelles pour toi, elles t’affectent. Tu as le droit d’en parler et de vouloir trouver des solutions. Un·e praticien·ne ne te demanderait pas de justifier ta douleur si tu te présentais à lui/elle avec une jambe cassée. Considère que c’est la même chose ! Ta vulve et l’ensemble de ton corps doivent être écoutés et traités de la même manière. Tu fais bien d’en parler ! 

 

“Ça pourrait être pire, estimez-vous chanceu·x·se !”

C’est vrai qu’à choisir entre ça et une jambe en bois …

Depuis enfant, le « ça pourrait être pire », on l’entend souvent. Et, c’est vrai, ça pourrait l’être… Pour autant, dois-tu te taire et t’estimer heureux·se de ne pas endurer plus ? Non !

Chaque gêne ou douleur que tu ressens doit être considérée avec autant d’importance. La perception de ce que tu vis n’est qu’une question de point de vue, pas d’échelle ! On n’a pas à comparer tes ressentis à ceux des autres. Tu n’as pas à te demander si ces douleurs sont normales. Elles ne le sont pas, et tu dois te sentir suffisamment en confiance pour en parler à quelqu’un·e !  

“Quand on est une femme, ca fait mal parfois !”

C’est pas plutôt quand on marche sur un Lego ?

Depuis la nuit des temps, la féminité est associée à la douleur. “Tu enfanteras dans la douleur” : déjà dans la Bible ! Faut souffrir pour être belle, les règles ça fait mal, la 1ère fois, ça fait mal… Bref, la douleur serait ancrée dans l’expérience féminine.

Spoiler alert : C’EST FAUX !

Alors, oui, on te l’accorde, accouchez, c’est souvent douloureux. Mais il n’y a aucune normalité à souffrir de sa vulve ! Et, être une femme et/ou vivre des expériences de corps liées à la vulve ne doit jamais condamner à la douleur. Il faut seulement se soucier de savoir ce qu’il faut faire, réellement, pour que nos vulves se sentent bien… Alors fais toi accompagner par quelqu’un qui s’en soucie ;)

“Si vous étiez moins stressé·e aussi !”

Vous avez raison, je vais arrêter de travailler, d’avoir des projets, de prévoir des moments en famille ou entre amis - et je vais rester au lit, ça changera probablement tout !

Commençons par une base simple : le stress n’est pas toujours quelque chose que l’on peut contrôler. Il en est de même pour la fatigue, la peur ou la dépression. Parfois, dans certaines circonstances, il peut être présent - et c’est même plutôt normal d’en ressentir un peu.

Nous sommes des êtres-humains et, même si nous étions capables d’anticiper chaque moment de nos vies, nous ne pourrions pas anticiper toutes nos émotions. Tu as le droit d’être triste, en colère ou stressé·e. Ça peut affecter ton corps, évidemment, mais personne ne doit réduire tes douleurs uniquement à cela. Ta vie n’a pas à répondre à des normes psychologiques pour avoir le droit à une légitimité !

“Vous devriez changer de partenaire !”

J’envisageais plutôt d’acheter un nouveau tapis mais maintenant que vous me le dîtes !

Ceci est un conseil que nous sommes nombreu·x·ses à avoir entendu. Il est possible que tu ressentes des maux particuliers avec un·e partenaire précis·e. Pour autant, un·e professionnel·le n’a pas à donner d’avis sur ta vie sexuelle et/ou amoureuse (sauf si tu vas voir un·e sexologue peut-être). 

Conseil : enclenche le dialogue avec la(les) personne(s) que tu fréquentes. Souvent, les deux parties sont aussi désorientées et aimeraient apaiser les choses. La communication, le respect et la bienveillance doivent rester au cœur de tes relations. Si tu ne te sens pas entendu·e, le facteur psychologique peut effectivement être en lien avec tes douleurs mais vas-y pas à pas et surtout, écoutes-toi !

“Vous devez vous passer de cette pratique sexuelle !”

Est-ce que je dois aussi me passer de mon doudou, du café le matin et de danser sur du Britney ?

Comme le point suivant, certaines pratiques sexuelles peuvent être à l’origine de certaines douleurs. Pour autant, le·a professionnel·le que tu as face à toi, ne doit à aucun moment juger tes envies ou tes pratiques. Si, personnellement, tu te rends compte que certaines d’entre elles rendent les suites désagréables, tu peux faire le choix de ne plus les pratiquer mais encore une fois : YOUR BODY YOUR CHOICE (* ton corps ton choix).

“Vous n’avez qu’à vous laver l’intérieur de vulve au savon !”

Je pensais le faire au destop mais le savon me paraît déjà être une excellente idée ! 

Ceci est le PIRE conseil que l’on puisse te donner !

Beaucoup de personnes abiment leur flore vaginale en adoptant des gestes comme celui-ci. RIEN ne doit être introduit à l’intérieur de ta vulve. 

Ton vagin et ta vulve ont normalement des pertes et des odeurs. Elles sont différentes selon les personnes, selon les moments du cycle ou encore selon les contraceptifs utilisés - mais c’est totalement normal ! Si tu te retrouves face à quelqu’un qui te fait une remarque concernant cela, crois-moi, tu n’as aucun intérêt à fréquenter cette personne. Que ce soit un·e partenaire ou un·e praticien·ne de santé, fais le choix de voir quelqu’un d’autre et réconforte-toi : odeurs et sécrétions sont absolument NORMALES ! 

Concernant les soins à porter à ta vulve, nous conseillons d’ordinaire le lavage à l’eau. Oui, oui, c’est suffisant car c’est une zone qui s’auto-nettoie plutôt bien. Si tu tiens à te laver avec un produit particulier, choisis un produit sans parfum et conçu particulièrement pour ton intimité.

“C’est lié à un trauma’. entamez une psychothérapie et ça passera !”

C’est sans doute lié à la mort de mon poisson rouge quand j’avais 5 ans !

Certes, tes douleurs peuvent être une réponse à un moment traumatique et un accompagnement psychologique peut être important dans le cadre de douleurs vulvaires. D’autant plus que les douleurs en elles-mêmes, même si leur origine n’est pas psychologique, peuvent entrainer très rapidement des conséquences au niveau de ton bien-être moral.

Cependant, cette phrase minimise le vécu. D’abord, les douleurs ne sont jamais uniquement psychologiques ! Ensuite, personne ne doit te rendre responsable de tes douleurs. Saches qu’après un évènement difficile, le corps peut mettre en place un mécanisme de défense, qui peut causer des ressentis négatifs - d’où, parfois, des douleurs. Mais tu n’en es pas responsable et tu as le droit de te sentir bloqué·e/fermé·e - et personne ne peut te forcer à en parler. Ceux-ci peuvent d’ailleurs avoir été intégrés si profondément dans ton esprit que tu n’en aurais pas conscience. Fais les choses à ton rythme et quand tu es prête, ça sera toujours une bonne idée d’en parler à un·e psy spécialiste !  

“Vous avez regardé sur Doctissimo ?”

Ma Bible évidemment !

Cette réponse est-elle vraiment nécessaire ?

Regarder sur Doctissimo, c’est comme te dire que tu as un cancer en phase terminale en l’espace de 3 minutes. Doctissimo, c’est un peu le livre d’or d’internet sauf que seuls les avis négatifs y sont compilés ! Bien sûr, on est tous pareil et quand on a un problème, Google est notre meilleur ami. Cependant, l’effet anxiogène que peuvent engendrer ses recherches peut être contreproductif. Tu peux avoir l’impression que ton cas est grave alors qu’en t’entourant des bonnes personnes, tu trouveras sans doute les réponses adaptées à ton cas. Ferme Internet (ou alors consulte des médias spécialisés, comme Vulvae ;) ) et contacte le·a praticien·ne qui a l’habitude de te suivre pour en parler !

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Les douleurs vulvaires les plus répandues après une grossesse