règles, douleurs vulvaires et protections menstruelles

Ce qu’on sait, ce qu’on ne sait pas — et quelques pistes pour gérer cette période !

 
Photo de Polina Kovaleva sur Pexels

Photo de Polina Kovaleva sur Pexels

 

Beaucoup de personnes souffrant de douleurs vulvaires observent un lien entre douleurs et règles. Parfois, les douleurs s’accentuent avant ou pendant les règles. Parfois, elles s’accentuent à la fin ou juste après. Pour d’autres, comme un répit, elles diminuent ou disparaissent à ce moment-là. Pourquoi ?! Malheureusement, on ne sait pas toujours l’expliquer…

Certaines personnes peuvent aussi mêler douleurs vulvaires et douleurs de règles, ou voir arriver des infections ou des mycoses. Bref : il est évident que des liens existent et qu’ils méritent d’être explorés — pour identifier comment gérer au mieux ses douleurs, et dans l’optique de trouver la ou les bonne(s) protection(s) pour nous accompagner pendant cette période. Parce que, oui, c’est important d’avoir le choix de ses protections, surtout quand on a des douleurs, car les sensations et les besoins de chacun·es sont très différentes — une chose qu’a très bien compris notre partenaire, Fava (et on y reviendra…) !

Allez, c’est parti : aujourd’hui, on vous dit ce qu’on sait et ce qu’on ne sait pas sur ces liens — et on parle de l’expérience des membres de la communauté Vulvae !

 
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Plus de douleurs au moment des règles : QUELS LIENS ?

“Avec ma vestibulite, les règles, c’était la pire des périodes. Même guérie, ça l’est encore parfois d’ailleurs, ça réveille de vieilles douleurs”

La santé de la flore vaginale est directement liée aux hormones — et notamment aux oestrogènes. D’une part, les oestrogènes ont un impact direct sur la lubrification du vagin (c’est notamment pour ça qu’à la ménopause, quand le taux d’oestrogènes baisse, la sécheresse vaginale est très fréquente). D’autre part, ils influencent la production de glycogène, nourriture des lactobacilles, les bonnes bactéries qui sont présentes dans le vagin et qui luttent contre les infections et mauvais colonisateurs de notre zone intime. Plus d’oestrogènes est souvent synonyme donc d’une meilleure lubrification et de lactobacilles bien nourris. Or, à l’approche des règles, le taux d’oestrogènes baisse et ne va remonter qu’à l’approche de l’ovulation. Moins d’hydratation et moins de nourriture pour les lactobacilles : deux raisons qui pourraient expliquer un risque accru de vivre des inconforts et des douleurs, à l’approche ou au moment des règles.

Attention, néanmoins : là, expliquer comme ça, ça parait presque simple ! Oestrogènes = glycogène = lactobacilles forts et flore résistante aux attaques ! Le problème, c’est que ça ne l’est pas toujours. En effet, le glycogène est aussi un élément qui nourrit le candida albicans, responsable des mycoses. L’équilibre est donc parfois plus précaire qu’il n’y parait — et le PH du vagin (notamment son acidité) jouera un rôle important. Quand on est très sujet·te aux mycoses ou infections, il peut donc être intéressant d’explorer les choses qui peuvent influencer cela : le stress, l’alimentation, les produits utilisés pour l’hygiène intime, le port de protections internes, etc.

En rapport avec le PH vaginal, il y a un 2ème point à connaitre : le PH du sang des règles est en général compris entre 7,3 et 7,5, alors que celui du vagin est normalement acide, compris entre 4 et 4,5. Les règles peuvent donc perturber l’équilibre de la flore, en faisant augmenter le PH et donc, en permettant à certains mauvais colonisateurs de prendre la place des lactobacilles un peu affaiblis. Cela peut également causer une sensation de sécheresse — notamment au moment de la fin des règles. Une sensation ressentie et exprimée par certaines personnes de la communauté :

“À la fin des règles, c’est toujours le moment où je ressens plutôt des sensations d’irritation. Pas beaucoup de perte et plus de sang, c’est très asséché — quelle que soit la protection que j’utilise. Alors, je mets du baume hydratant très souvent et ça m’aide.”

À noter : le sperme a également un PH légèrement basique (entre 7,5 et 7,8). Il peut également perturber l’équilibre de la flore !

Enfin, il existerait un lien entre oestrogènes et mécanisme de perception de la douleur. Plusieurs études ont étudié l’impact du cycle menstruel sur la douleur, et il semblerait que les périodes liées à des baisses d’oestrogènes impactent  le mécanisme d’analgésie (un mécanisme naturel du corps de suppression de douleur). Cela pourrait ainsi jouer dans une perception de hausse de la douleur à l’approche ou pendant les règles — et donc, potentiellement, avoir un impact sur les douleurs vulvaires ressenties. À l’inverse, la testostérone pourrait avoir un effet de réduction de la douleur et est principalement présente à l’approche de l’ovulation. 

LES LIENS ENTRE DOULEURS VULVAIRES ET ENDOMÉTRIOSE

Les douleurs vulvaires — et là, on parle spécifiquement de celles liées aux vulvodynies — sont parfois présentes chez certaines personnes qui vivent avec des pathologies douloureuses telles que la fibromyalgie, l’endométriose, le syndrome du colon irritable, la migraine, etc. Ainsi, plusieurs membres de notre communauté nous ont rapporté que les règles étaient une période particulièrement difficiles, à cause d’un cumul des douleurs de règles / douleurs abdominales et des douleurs vulvaires.

“les règles, c’est un fardeau. Entre les nausées, les diarrhées, les contractions… […] Pendant une semaine, j’oscille aussi entre maux de tête et migraines […] Heureusement, mes douleurs vulvaires commencent à s’atténuer, même pendant les règles. Merci la tecarthérapie et le gel hydratant MiYé.”

Quand on cumule endométriose et douleurs vulvaires, c’est la double peine. En dehors des règles douloureuses, les douleurs vulvaires peuvent être un symptôme direct de l’endométriose. Par ailleurs, plusieurs phénomènes entrainent aussi un accroissement des douleurs au niveau de la vulve. D’abord, il y a le phénomène d’hyper-sensibilisation induit par l’endométriose : les douleurs, où qu’elles se situent, sont amplifiées par la fragilisation du système nerveux, trop stimulé. Les seuils de tolérance de douleurs diminuent, et la douleur devient plus diffuse et se fait ressentir à des endroits où des lésions ne sont pas forcément retrouvées. Ensuite, dans d’autres cas, plus rares, il est possible de retrouver des lésions liées à l’endométriose au niveau des tissus de la vulve, ou des kystes, appelés endométriomes

Comment ça fonctionne, tout ça ? C’est assez complexe, et pas toujours très clair malheureusement... Mais les liens semblent indéniables et ressentis par de nombreuses personnes. Si tu veux en savoir un peu plus sur l’expérience d’une patiente atteinte de vulvodynie et d’endométriose, retrouvez l’interview d’Ishta, une de nos patientes-expertes, ici sur le site de MedFem Collective !

LES PROTECTIONS PLÉBISCITÉES EN CAS DE DOULEURS

 
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L’autre cause d’inconfort et de douleurs qui ressort des témoignages, ce sont aussi les protections menstruelles en elles-mêmes. Les serviettes jetables peuvent irriter, les tampons assécher. La cup parfois ne passe pas, et les culottes menstruelles — parfois mal entretenues ou si utilisées de trop nombreuses fois — peuvent favoriser le retour de certaines infections. 61% de nos abonné·es confirment d’ailleurs que les douleurs peuvent empêcher de choisir la protection de son choix. Finalement, avoir le choix est particulièrement important quand on a des douleurs, afin de trouver LA protection qui nous conviendra le mieux, à un moment donné ! C’est également important car certaines protections causeront des douleurs à certaines, et pas à d’autres personnes.

“Je sens bien que mettre des tampons, ça ne me fait vraiment pas du bien”

Le tampon est la protection menstruelle la plus citée en lien avec des douleurs, même parfois impossible à utiliser en cas de douleur. Même s’ils restent plesbiscités pour leur praticité, à certaines occasions bien spécifiques (baignade ou sport, par exemple), ils sont une protection de premier choix pour seulement 20% des personnes (vs. les serviettes). Certaines mentionnent même l’extrême difficulté de les retirer, en fin de cycle, à cause d’une sécheresse vaginale accrue — et donc les utiliser uniquement en début de cycle. 

“J’ai quand même voulu remettre une cup cet été, pour me baigner, mais impossible de la garder plus de 10 minutes”

La cup n’est pas toujours sans douleur non plus. Son introduction et son retrait peuvent poser souci pour des personnes ayant des douleurs, ou un vaginisme. Certaines la soupçonnent aussi d’accentuer parfois leurs douleurs, en sollicitant leurs muscles pelviens — mais rien ne prouve de lien clair et la cup reste considérée comme une protection sûre. Il est important de noter cependant que, récemment, le mauvais usage de la cup a été pointé du doigt pour des cas de légers prolapsus (= descente d’organes). En effet, certaines personnes poussent sur leurs muscles pour la faire sortir, plutôt que d’introduire leurs doigts pour aller la chercher : attention donc, il ne faut JAMAIS forcer et pousser pour la rapprocher de la sortie

“J’ai tellement mal que les tampons ou cup, c’est même pas en rêve. La culotte menstruelle ne fait pas face à mon flux et ça fuit. Donc j’utilise des serviettes jetables bio et sans plastique.”

Enfin, parlons serviettes et culottes. Beaucoup de personnes ayant des flux importants n’utilisent pas de culotte — ou pas seules. En effet, il semblerait qu’il soit encore difficile pour beaucoup d’entre vous de trouver des culottes pour gérer les flux très abondants et/ou hémorragiques. Chez Vulvae, on connait bien ce souci, malheureusement… Les serviettes, lavables et/ou jetables, en coton bio, reviennent souvent parmi celles ayant des gros flux et des douleurs comme une solution satisfaisante.

Chez Vulvae, on a tendance à préférer les protections réutilisables : serviettes lavables, culottes menstruelles et cup ! Elles semblent globalement être associées à un meilleur confort, à moins d’irritation et de sécheresse, à plus de praticité — et une sensation accrue de sécurité. Mais on croit aussi, comme on l’a déjà dit plus haut que, plus il y a de choix, mieux c’est ! Et c’est pour ça qu’on adore FAVA.

 
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Créée en 2019, FAVA est une marque française de protections hygiéniques et produits intimes, 100% engagés et efficaces, qui ne cesse de grandir et de se perfectionner au contact de sa communauté. C’est une réponse innovante, transparente et décomplexée pour une génération de femmes connectées, infor- mées et engagées. La marque de produits écologiquement responsables propose une large variété de produits (cup, culotte, tampons et serviettes en coton bio certifié GOTS. Elle travaille aussi à apporter le plus de praticité possible pour ses utilisatrices : on peut composer son mix parfait (et même en vente à l'unité dans certaines enseignes maintenant) — et c’est important car, très souvent, les personnes combinent différents produits

FAVA propose ainsi des produits respectueux du corps, de la planète (leurs protections jetables sont faites dans des matériaux biodégradables et sains !) — et proches des besoins des personnes ! Bonus : la marque oeuvre contre la précarité menstruelle, en reversant des dons de protections à à Féminité Sans Abri, une association de lutte contre la précarité menstruelle. Alors, on aime ?!  💜💜

ET L’ABSENCE DE RÈGLES ALORS ?
On en parlera au cours d’un autre article, très bientôt ! 😉🙌

 
Photo de Karolina Grabowska sur Pexels
 

Sources, pour plus d’informations :
https://www.pileje.fr/revue-sante/microbiote-vaginal-agir-equilibre
https://savoirs.usherbrooke.ca/handle/11143/4279
https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2006/11/medsci20062212p1011/medsci20062212p1011.html#:~:text=Les%20hormones%20sexuelles%20femelles%2C%20pour,de%20freinage%20de%20la%20douleur.
https://www.e-sante.fr/femmes-douleur-sous-influence-hormonale/actualite/1513
https://www.espacesanteleslucioles.com/images/PDF/Femme/Endometriose-livret.pdf
https://www.endofrance.org/wp-content/uploads/2020/07/Hypersensibilisation_Endofrance-SPloteau.pdf

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