comment soutenir une personne atteinte de douleurs vulvaires, en tant que partenaire sexuel·le ?

Les douleurs vulvaires impactent le quotidien et s’immiscent bien souvent dans l’intimité. Les retentissements sur les relations peuvent alors se faire sentir ! Cependant, ce n’est pas une fatalité : il existe des solutions pour trouver ta place en tant que partenaire.

Vulvae accompagne les personnes atteintes de douleurs vulvaires, ainsi que leurs partenaires. 💜

  • Écoute, intéresse-toi et pose des questions

La télépathie n’est pas encore possible ! Accepte de ne pas pouvoir deviner les sensations physiques, les émotions ainsi que les envies de ton·ta partenaire. Il·elle pourra t’expliquer et te donner des conseils sur ta façon d’agir.

Tu peux lui demander de te décrire ses douleurs en les comparant à un autre type de sensation que tu pourrais mieux comprendre, et de te montrer sur un schéma leurs localisation. Tu peux aussi lui demander de te préciser les zones qui lui apportent du plaisir. 😍

  • Reconnais l’existence de sa douleur

Je te crois, ta douleur est réelle” : cette phrase permet à ton·ta partenaire de comprendre que tu ne penses pas que la douleur est imaginaire ou “dans sa tête”. Tu peux aussi participer au suivi de ses symptômes en utilisant l’application Vulvae avec lui·elle. Cela est aussi l’occasion de faire un point quotidien et de mettre le sujet sur le tapis quelques minutes !

  • Fais appel à ton empathie, neutre et bienveillante

L’idées est de déclencher un dialogue ouvert, libre et sans jugement.

Tu n’es ni dans le corps, ni dans les pensées de ton·ta partenaire. Tu ne peux pas ressentir ce qu’il·elle ressent, et donc, tu ne peux pas pleinement comprendre. Cependant, tu peux utiliser ton empathie pour te rapprocher le plus possible de son expérience et l’aider à trouver ce qui pourrait lui faire du bien.

Par exemple : “Je vois totalement ce que tu vis.” est une phrase qui part d’un bon sentiment mais qui peut être très frustrante pour la personne qui souffre. Elle pourrait penser que tu minimises ses douleurs.

Aussi, la neutralité est importante. En effet, il est très possible que la situation de ta partenaire t’inquiète, t’angoisse ou te fasse de la peine. Cependant, ton·ta partenaire est peut être freiné·e par la peur de te blesser ou de te faire souffrir. Tu peux essayer d’accueillir son discours sans le dramatiser, ni le banaliser. L’idée est de ne pas ajouter ta souffrance à la charge de ton·ta partenaire, cela pourrait la décourager de se confier à l’avenir.

Tes émotions sont légitimes, tu peux avoir recours à un soutien psychologique. C’est important de prendre soin de sa santé mentale.

  • Laisse ta partenaire (re-)prendre le contrôle

Et si tu te laissais guider dans vos moments d’intimité ? Tu peux le·la laisser te montrer comment faire lors de vos caresses. Parfois, le simple fait de pouvoir contrôler soi-même la pénétration (profondeur, rythme, etc.) permet de mettre en place les conditions optimales pour prendre du plaisir en toute détente. Par exemple, la position sexuelle de l’amazone permet plus de maîtrise pour la personne pénétrée.

  • Veille à ne pas laisser une pression à la sexualité s’installer

Tu le sais certainement, mais il nous tient à coeur d’insister. Peu importe le type de relation, la durée, le contexte, votre engagement : personne ne doit jamais aucun rapport sexuel à personne !

Il y a fort à parier que ton·ta partenaire culpabilise déjà de la situation et se tienne pour responsable du fait que ses douleurs s’invitent dans votre intimité. Ce sentiment de culpabilité, si elle est associée à une quelconque pression présente dans votre relation, nourrit l’anxiété sexuelle et peut participer à exacerber les douleurs.

Sais tu ce qu’est la dette sexuelle ? C’est la pression qui pèse sur les épaules des partenaires pensant devoir avoir des rapports sexuels — même en absence d’envie.

Comment s’assurer de ne pas exercer cette pression sur ton·ta partenaire lorsque tu lui fais part de ton désir ?

  1. Assure toi de son consentement à chaque étape de vos moment intimes.

  2. Créer des moments d’intimité hors sexualité. Il est important de partager des moments de complicité libre de toute injonction à la sexualité.

  3. Tu peux exprimer ton désir et tes envies, mais pas ta frustration. Si ton·ta partenaire n’est pas réceptif·ve. S’il est parfois difficile de relativiser et de ne pas le prendre pour soi, souviens toi que c’est probablement ses douleurs qui impactent son désir.

  • Partage ta propre vulnérabilité

Peut-être rencontres-tu toi même des freins dans ton épanouissement sexuel (inconforts, anxiété, complexes, etc.) ?

Si tu le souhaites, tu peux commencer à te confier pour établir un climat de confiance propice aux échanges autour de vos besoins et attentes respectives. Il est parfois nécessaire de briser la glace… en commençant par parler de ses propres blocages !

  • N’insiste pas lorsque le sujet est trop sensible !

La communication et la liberté de parole, c’est crucial. Mais il y a un temps pour tout ! Ton·ta partenaire n’a pas forcément envie de parler de sa vulve après une journée de travail ou bien, dès le matin, au petit-dej. S’il·elle ne semble pas disposé·e à aborder le sujet, rien ne sert d’insister — il y a peu de chances pour que cette conversation soit constructive ! Tu peux lui signifier que tu restes disponibles pour en discuter quand il·elle le voudra. Il y a certainement pleins d’autres sujets que tu pourras aborder pour ne pas laisser la gêne s’installer.

Tu peux établir des rendez-vous ou des moments d’intimité dédiés à ce dialogue autour de ses symptômes.

  • Aie recours à des aides matérielles pour plus de plaisir

Tu peux constituer un petit kit spécial plaisir sans douleur pour décupler les sensations positives et s’éloigner de celles qui peuvent être désagréables pour ton·ta partenaire et pour toi.

Le lubrifiant : c’est un incontournable de toutes les pratiques sensuelles et sexuelles — même lorsqu’il n’y a pas de pénétration. Il permet d’éviter les frottements et les irritations pendant les caresses.

L’huile de massage : elle permet d’insuffler la sensualité dans vos moments à deux. Un massage peut devenir très érotique et réveiller des zones érogènes que vous ne soupçonniez peut être pas.

Une ou deux sources d’inspiration sensuelle : livre(s), podcast(s), image(s), trouve les supports qui allument la flamme et vous donnes des idées à explorer ensemble. N’oublie pas, l’organe sexuel le plus important c’est le cerveau !

Les anneaux Oh Nut : ces anneaux se placent autour du pénis et permette d’adapter la profondeur de pénétration tout en garantissant un maximum de sensation pour les partenaires.

Des sex-toys : Utiliser des sextoys dont la texture ou la stimulation est agréable pour ton·ta partenaire afin de retrouver des sensations positives et se distancier, progressivement, des douleurs.

  • Propose ton aide pour sa routine de soins :

Tu peux jouer un rôle dans la réalisation de ses soins. Par exemple, tu peux lui proposer de libérer un créneau de tranquillité, dans la chambre, la salle de bain ou le salon afin qu’il·elle puisse se détendre, se mettre à l’aise et faire ses soins. Tu peux aussi lui proposer ton aide pour les massages vulvaires, ou encore l’utilisation de dilatateurs. Cela peut devenir un vrai moment de complicité très bénéfique à votre intimité. Tu peux mettre un rappel, le·la motiver à faire ses soins afin d’améliorer l’observance et éviter les coups de mous qui pourraient aboutir à un décrochage thérapeutique. Vous pouvez consulter le programme ensemble, son contenu te permettra certainement de mieux comprendre comment le·la soutenir !

Si tu le peux, participe financièrement à son inscription à l’un de nos programmes. La santé des personnes à vulve est moins bien prise en charge pas la sécurité sociale et cela peut peser lourd dans le budget de ton·ta partenaire.

  • Sollicite de l’aide et du soutien

Les douleurs de ton·ta partenaire peuvent impacter différents aspect de ton bien être. Ce n’est jamais rien de voir quelqu’un que l’on aime souffrir. Ne néglige pas de prendre soin de toi, en te faisant accompagner par des professionel·les et/ou en te tournant vers des associations , des groupes de paroles ou encore la communauté Vulvae. Le partage d’expérience te permettra de mieux en mieux comprendre les besoins de ta partenaire et d’échanger avec d’autres amant·es de personnes ayant des douleurs.

Tu as désormais quelques pistes pour devenir un·e partenaire bienveillante, aidante et aimante. Tu as peut être d’autres conseils à partager ? N’hésite pas nous envoyer un message pour que l’on puisse diffuser des astuces à l’ensemble de notre communauté.

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